En 1963 le duo de Broca/Belmondo a révolutionné le cinéma tricolore en proposant, aux yeux ébahis d’un public habitué aux productions du dabe Jean Gabin alors la tête d’affiche numéro 1, une petite comédie d’aventure vitaminée : « L’Homme de Rio ». 6 décennies plus tard, ce classique au succès démentiel a creusé le sillon des futurs blockbusters. On dit que Spielberg a copieusement pompé des idées pour créer, vingt années plus tard, son Indiana Jones. Car de Broca, fils d’industriel de bonne famille, bien né a constamment eu le sens de l’amitié, du dépaysement, de l’aventure et des jolies filles. A ce propos, il a eu bon goût tout en assurant, à chaque film, un travail bien fait, honnête, drôle, sain, des comédiens investis et rétrospectivement des succès commerciaux. En vrac, avec Belmondo, son alter-égo, « Les tribulations d’un chinois en Chine », « le magnifique », « l’incorrigible » (sans doute l’un des plus étincelants dialogue du grand Audiard, aidé il est vrai par un immense Julien Guiomar) puis le duo Noiret/Girardot avec « tendre poulet » et « on a volé la cuisse de Jupiter », enfin, à la fin d’une carrière prématurément stoppée par la maladie à seulement 71 ans, des films plus ambitieux encore avec « Louisiane », « les chouans » puis « vipère au poing ».
Philippe de Broca n’a jamais démérité, jamais, en aucune manière déçue. Il a toujours admirablement rempli le contrat qui fait qu’en 2021, quasiment vingt ans après sa disparition, revoir ses films reste et demeure un instant de réel plaisir. Merci aux éditions Neva de nous replonger dans cette nostalgie qui fait un bien fou.
Un livre à déguster, longuement, avec gourmandise !
