En quoi ont consisté vos deux missions spatiales ? Quel était votre rôle ?
C’était un mélange de temps de vol sur la navette spatiale et sur la station spatiale internationale (ISS). Ma première mission était dite de longue durée – je me suis rendue sur l’ISS à bord de Discovery, j’ai vécu et travaillé sur place pendant plus de trois mois, puis je suis rentrée chez moi à bord d’Atlantis. Ma deuxième mission était de courte durée, j’ai fait l’aller-retour entre la Terre et l’ISS – où j’ai passé deux semaines – à bord de la navette spatiale Discovery (son dernier vol). Mes responsabilités étaient multiples, notamment le pilotage du bras robotique, les sorties dans l’espace, la réalisation d’expériences scientifiques et l’entretien de l’ISS et de la navette.
Dans l’espace, l’absence de gravité perturbe les sens et transforme la réalité. Sachant qu’il faut 90 minutes pour faire le tour de la Terre, cela affecte-t-il la façon dont vous percevez le temps ?
L’absence de gravité rend tout plus intéressant, c’est une aventure en soi. Tout flotte. Vous pouvez voler. C’est génial. Faire le tour de la planète toutes les 90 minutes procure d’invraisemblables expériences, comme admirer seize couchers et levers de soleil chaque jour. Je me suis accrochée au temps qui passe. Je ne pouvais pas utiliser les cycles jour-nuit comme une indication de l’heure. Mon estomac me disait que j’avais faim ou mon corps ressentait la fatigue, mais c’est surtout ma montre, une OMEGA X33, qui m’indiquait l’heure qu’il était. Je me souviens très bien d’avoir perdu toute notion du temps en regardant la Terre par l’un des hublots de la station. C’était un sentiment transcendant, méditatif. Une orbite entière de la planète pouvait défiler sous mes yeux sans que je remarque le temps s’écouler. Pendant mes journées de travail, j’ai été très reconnaissante à l’alarme de ma montre qui m’a aidée à rester consciente de la course du temps et à respecter les horaires. Je la réglais à chaque fois que je flottais à la fenêtre. C’est plutôt cool que les montres OMEGA, la OMEGA Speedmaster X-33 pour moi et la OMEGA Speedmaster Moonwatch Professional pour mes collègues d’Apollo, soient toujours considérées comme les meilleures pour les vols spatiaux et qu’elles soient très recherchées par les collectionneurs.
Lorsque vous avez commencé vos études, aviez-vous pour objectif de travailler pour la NASA et rêviez-vous de devenir astronaute ?
J’ai étudié l’ingénierie aéronautique. Je voulais savoir comment volent les avions et par la suite les fusées.
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Crédit Photo : courtesy of NASA from nasaimages.org