Le pitch ? Salomée, l’héroïne, refusant de vieillir dans une société qui ne prend pas soin de ses aînés préfère se donner la mort. Mais avant cela, elle décide de mettre en scène son ultime parade sexuelle. “J’ai envoyé le synopsis à Brigitte Lahaie, elle m’a répondu assez rapidement en me disant que ça l’intéressait, et qu’en plus, elle était militante de l’ADMD [l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, NDLR], raconte la cinéaste à Canal+. Elle croyait au début que je l’avais contactée à cause de ça alors que je n’en avais aucune idée. Il y a eu comme un alignement des planètes.” Olympe de G., rare figure du porno alternatif et féministe, du “feel-good porn“, souhaitait ainsi diversifier la représentation des corps, l’industrie du X offrant les mêmes modèles depuis des années à son public : des bimbos dociles, des sur-membrés dominants bref une chair triste et sans accroche avec la réalité. L’envie de mettre en lumière la sexualité, les corps des femmes plus âgées est une évidence novatrice.
L’ancienne star du X a tout de même hésité avant d’accepter le projet avant de dire oui pour “faire du bien aux femmes de son âge“. “Je savais que j’avais plus à y perdre qu’à y gagner. Aujourd’hui, ça marche très bien pour moi à la radio et me remettre nue pour tourner des scènes érotiques, au regard de ce que j’avais été dans la splendeur de ma jeunesse, c’était risqué.” Sa seule condition ? Qu’on ne filme pas son sexe en gros plan. “Ça ne me dérangeait pas qu’on me filme en train de me masturber ou sur une scène de cunni, mais je ne voulais pas qu’on le voie, conclut-elle. Non pas que j’ai un problème avec mon sexe, mais je trouvais que ça n’avait pas de raison d’être, par rapport à ce que je suis aujourd’hui. J’ai mis ce veto-là.“.
Interview intégrale de Brigitte Lahaie et d’Olympe de G. dans le magazine Les Inrockuptibles, hors-série sexe 2020.