Sous la peau Comment réagirais-je si l’un de mes jeunes fils exprimait son désir de devenir une fille ? C’est avec cette question à l’esprit que Robin Harsch, réalisateur, conduit ce film sensible et intimiste qui suit la transition de trois adolescent.es trans et observe les bouleversements profonds qu’elle engendre dans leur famille. Pudique, sobre, émouvant, Sous la peau raconte l’histoire de trois adolescent.es, Logan, Söan et Effie Alexandra, né.es dans un corps qui ne correspondait pas à leur genre. Pendant deux ans, le réalisateur genevois Robin Harsch les a suivi.es dans leur transformation, physique et mentale. Il a aussi filmé leurs parents qui, passé le choc de l’annonce, ont accepté d’accompagner leur enfant dans son malaise identitaire qui peut, sans l’appui des proches, conduire au suicide. « Dans tout cela, il n’y a pas de il ou de elle. Ce qui reste c’est l’enfant », dit Karin la mère de Soän, « tellement plus heureux aujourd’hui qu’il est un garçon ». Robin Harsch, 42 ans, auteur de plusieurs courts métrages et de documentaires pour la télévision, a découvert son sujet en même temps qu’il le filmait. « A la base, je voulais faire un film sur le Refuge Genève, lieu d’accueil pour LGBTI + en rupture avec leur famille. Mais les personnes homosexuelles ne voulaient pas témoigner à visage découvert. J’ai abandonné l’idée jusqu’à ce que Effie Alexandra m’appelle. Elle avait envie de parler. C’est elle qui m’a ouvert les portes du Refuge », explique le réalisateur. Pourquoi cette jeune Panaméenne, qui a dû quitter son pays après avoir ouvert un centre de défense des trans, souhaitait-elle témoigner ? « Je voulais rendre visible ce que l’on connaît mal, montrer que le parcours pour devenir soi est long, difficile, médicalement lourd, mais que c’est possible de le faire, et important de le faire », précise la jeune femme qui dit avoir pris conscience de « sa nouvelle moi » grâce au film.
|
Sous la peau...
Publié le 10 novembre 2021 / #feelgood /