David Bowie a, sa vie durant, essayé de fuir son image de faiseur de hits immédiatement perceptibles en s’engageant dans une voie assurément artye, complexe sachant associer distorsion, mime, théâtralité et des compositions de très grandes valeurs. Avant d’être un superbe performer sur scène, il fut un Artiste dans sa plus scrupuleuse définition s’ingéniant à creuser sans fin un sillon refusant les évidences. Pour preuve, le succès mondial de « Let’s Dance », clairement son album le plus accessible donc le plus vendeur, les triomphes des singles extraits tel « China Girl » et enfin une tournée de stades pleins comme des œufs l’ont profondément angoissé. Timidement, Bowie a tenté de réitérer le succès avec un « Tonight » non abouti puis s’est littéralement écrasé en plein vol avec un « Never Let Me Down », patchwork très 80’s puis une tournée, là encore de stades, aussi vaine qu’insatisfaisante. Au contraire d’un Elton John voire d’un Mick Jagger, David Bowie n’est pas heureux dans le triomphe commercial évident. Seul l’exploration d’un univers hermétique, une recherche évidente d’une approche quasi picturale de la musique peut l’enthousiasmer. Après des albums diversement appréciés par le grand public, la création d’un groupe résolument rock, l’immense Bowie est revenu avec son chef-d’œuvre « Outside.1 », fresque d’une noirceur charbonneuse conçue telle une pièce de théâtre. Le live enfin disponible issu d’une tournée de 1997 comprend des extraits de cet album culte. David Bowie s’est éteint en janvier 2016, deux jours après avoir livré à un public médusé un album-testament d’une complexité évidente : « Blackstar ». Jusqu’au bout, l’immense artiste aura été d’une élégance définitive. #BowieLiveAndWell
