Amélie Nothomb, c’est à peu de chose près le même concept. Métronome, elle sort un nouveau roman chaque fin d’été, cultive avec intelligence sa large audience avec un public totalement acquis à sa cause, tout en creusant avec infiniment de perspicacité son image d’écrivaine fantasque, buveuse de Champagne et bonne cliente des médias. Mme Nothomb a totalement compris que la forme valait nettement mieux que le fond. Elle vend beaucoup, est souvent invitée aux salons du livre, totalement louangée ici et là sans qu’à aucun moment on ne puisse décemment avoir un avis littéraire sur la cuvée annuelle. Sans doute, est-elle un chouia trop productive, (une dizaine de manuscrits sont d’ores et déjà en attente d’être édités) mais il reste une vérité totalement indéniable : Amélie Nothomb a clairement du talent, travaille énormément pour arriver à ne jamais franchement décevoir même si, hélas pour elle, les grands penseurs des prix littéraires prestigieux n’ont jamais considéré judicieux de se pencher sur son œuvre. En 2019, son livre Soif fut un court moment considéré comme digne du prix Goncourt, mais sans doute trop populaire, il fut occulté. Qu’importe, le succès est là, et durablement.
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