Feu Canal +, la chaîne jadis caustique qui, via « Le Grand Journal » présenté par le menhir Michel Denisot, réussissait à merveille l’association de l’humour potache, d’un melting-pot d’échanges parfois intelligents, d’un soupçon de so chic et de la gaudriole typiquement tricolore. Yann Barthès a débuté dans ce giron avec succès puis, à l’arrivée de l’industriel breton Bolloré, ce natif de Savoie a compris qu’il fallait imaginer ailleurs l’avenir de sa boîte de prod’. Car le bonhomme, c’est un taiseux, une sorte de star cathodique dont on sait quasiment que dalle hormis son amusante volonté d’être le poil à gratter des politiques au pouvoir. Quasiment en mort clinique, TMC est depuis son arrivée devenu hyper tendance du jour au lendemain. Fini le tea-time, place aux enquêtes sur les digressions de la société, les connivences des puissants, les travers des industriels. Barthès c’est une sorte d’Elise Lucet en plus aimable avec un soupçon d’ouverture d’esprit plutôt rafraîchissant. Pour info, la chaine est la propriété du monstre TF1, la 1èrechaine d’Europe ; cela démontre une évidence : Yann Barthès a acquis une totale indépendance, il peut, au vu des audiences gigantesques (il dépasse souvent les 2 millions quand le trublion bas de plafond de C8 ne dépasse pas les 800’000) s’octroyer beaucoup de liberté. Il a créé sa propre zone de totale liberté au cœur d’un système verrouillé. C’est, à n’en pas douter, l’une de ses plus éclatantes victoires. Bravo à lui et tant mieux pour nous.
