Enfin de retour en salles dès le 11 novembre de l’agent double zéro sept!
Bientôt soixante années d’explosives aventures souvent invraisemblables, de courses poursuites mortelles, d’espionnes salaces invariablement condamnées à succomber au charme du très british agent, de dantesques confrontations avec des grands méchants mégalomanes désireux d’asservir la planète entière, pire de l’anéantir totalement. 007 fut créé par un écrivain à peu de chose près talentueux, ancien officier du renseignement pendant la Seconde Guerre mondiale. Il créa les bases du mondialement célèbre agent en 1952 avec le roman « Casino Royale ». Flairant un filon peut être prometteur, les deux producteurs Albert R. Broccoli & Harry Saltzman acquièrent les droits finançant avec un budget quasi dérisoire le premier d’une interminable série : Dr. No. Ecossais, torse velu, gouaille de buveur de pintes, sourire engageant, Sean Connery devient immédiatement la parfaite représentation d’un nouveau genre d’espion. Buveur, séducteur, menteur, tueur, manipulateur mais terriblement charmeur, les années 60 réservent à cette nouvelle franchise un succès total. Lassé rapidement par un vedettariat envahissant, Sean Connery va rapidement vouloir casser les codes en intercalant entre deux Bond rémunérateurs des films plus complexes, nettement moins commerciaux puis, la quarantaine venue, décide, malgré des propositions de cachet toujours plus dingues, d’abandonner le personnage. Ex « Le Saint », vedette de TV, star d’« Amicalement vôtre » avec son acolyte Tony Curtis , la mèche blonde, le ventre rebondi du bon buveur de champagne, la quarantaine bien installée, contre toute attente Roger Moore hérite d’un rôle convoité par tout Hollywood. Après un sérieux régime, un tour chez le coiffeur pour rafraîchir le brushing, 007 est Roger Moore et vice versa dans une suite de films tour à tour soit excellent (« L’Espion qui m’aimait »), parodique (« Moonraker ») où complètement raté (« L’Homme au pistolet d’or »). Insufflant un humour potache, le dandy buveur de cocktail a accompagné les pétillantes années 70 et 80. Hélas le filon s’épuise, jadis attendu comme un évènement d’une grande importance, la sortie d’un nouveau Bond suscita peu à peu un amusement. Les années 80 proposants des films d’action autrement plus percutants avec « Piège de cristal » ou « L’Arme fatale ». De plus Roger Moore a désormais 57 ans, il s’empâte, demande toujours plus d’argent pour renouveler le filon. Il faut trancher.
Comment tenter de relancer un filon qui s’épuise ?
Début des années 2000. James Bond est en stand-by. Pierce Brosnan, titulaire du rôle sur 4 films, n’a pas démérité au box-office mais les films sont clairement moins intéressants, trop couteux, un peu vieillissants. Brosnan va sur ses 50 ans, il a une image polie, presque lisse et puis il est devenu cher, trop cher. Il faut renouveler la franchise, la rebooter, repartir sur une feuille quasi blanche. Curieusement le choix se porte sur un comédien physiquement solide mais totalement à l’opposé de la description idéale de l’agent secret. Daniel Craig fut un choix audacieux. Avec son physique de docker blondinet, ses épaules carrées, un visage anguleux d’agent du KGB, il était complexe de l’imaginer reprendre le rôle- titre d’une franchise ayant révolutionné l’industrie du 7eart depuis 1962. Immédiatement, dans les premières scènes de « Casino Royale », Craig dévore la pellicule. Il est Bond, un tueur, méthodique, capable de tout, du pire (investir une ambassade et tuer de sang-froid dans une enceinte territoriale) avec une férocité reléguant le pauvre Brosnan aux oubliettes. Près de quinze ans après ce premier coup d’éclat, Craig clôt un chapitre avec « No Time To Die », son 5èmefilm, 25ede la franchise. Le comédien aurait annoncé qu’il remisait au vestiaire son célèbre pistolet Walther PP et son smoking. Entretemps, il a eu 50 ans, il est devenu lui aussi désormais hors de prix (entre le cachet et un pourcentage sur les recettes mondiales du film). Un éternel recommencement.
Le trailer actuellement disponible online sous-entend un final explosif, des scènes complètement dingues et une confrontation qu’on imagine tendue entre l’agent fatigué et son pire ennemi, Safin campé par un Remi Malek glaçant. Des rumeurs insistantes sous-entendraient que celui-ci aurait un lien direct avec … Dr. No, le premier grand méchant mégalo de 1962. La boucle incessante, la quadrature du cercle, un retour à nouveau à la base même de la franchise.
On a hâte de découvrir ce nouveau 007 en salles dès le 11 novembre.

