Avec l’exposition À fleur de peau. Vienne 1900, de Klimt à Schiele et Kokoschka, le MCBA poursuit sa volonté de faire connaître auprès de son public des artistes de renommée internationale comme lors de ses expositions passées consacrées au Paris de 1900 avec des artistes de l’art nouveau tels que Théophile-Alexandre Steinlen ou Eugène Grasset, figures importantes de la collection du MCBA. Le modernisme viennois, présenté pour la première fois en Suisse romande, s’inscrit ainsi dans une période historique chère à l’institution.
À fleur de peau. Vienne 1900 adopte une approche inédite pour décrire les prémices de la modernité. Proposant de dépasser l’opposition classique entre les générations de Gustav Klimt et de Egon Schiele et Oskar Kokoschka, entre symbolisme et expressionnisme dans le dessin et la peinture, entre ornement floral et ornement abstrait dans les arts appliqués, l’exposition retrace l’émergence d’une sensibilité nouvelle, exprimée par un travail plastique se focalisant sur la peau. C’est en explorant les mystères de cette surface sensible que les Modernes viennois vont redéfinir les rapports entre l’homme moderne et le monde, l’objet usuel et son environnement, le bâtiment et la rue.


À fleur de peau. Vienne 1900 se concentre sur la période allant de 1897, l’année de la fondation de la Sécession de Vienne, et 1918, l’année de la dissolution de l’Empire austro- hongrois et de la mort de nombreux artistes importants (Gustav Klimt, Koloman Moser, Egon Schiele, Otto Wagner). Parallèlement à l’avènement du modernisme viennois, historiquement, le corps humain fait l’objet de recherches dans différents domaines, des sciences naturelles à la médecine, de la psychologie à la philosophie et à l’art. Les œuvres et objets exposés permettent de mettre en lumière un dénominateur commun aux différents acteurs de la scène artistique viennoise : la peau, au propre comme au figuré.
Environ cent peintures et dessins, ainsi qu’une cinquantaine de meubles et une trentaine objets d’art appliqué Wiener Werkstätte sont présentés. Au premier étage les publics sont invités à découvrir comment les Viennois apportent leur contribution à la modernité en dotant la peau d’une expressivité plastique inédite. Au deuxième étage le parcours est consacré à la réforme du cadre de vie et à son adaptation aux besoins de l’homme nouveau.
Commissaires de l’exposition :Catherine Lepdor, conservatrice en chef
Camille Lévêque-Claudet, conservateur, art ancien et moderne
photos :
Richard Gerstl (1883-1908) Autoportrait torse nu
[Selbstbildnis als Halbakt], 1902-1904 Huile sur toile, 159 × 109 cm
Vienne, Leopold Museum
Photo : © Leopold Museum, Wien/ Manfred Thumberger
Egon Schiele (1890-1918) Autoportrait, les mains sur la poitrine [Selbstbild mit an die Brust gelegten Händen], 1910
Fusain, aquarelle et gouache blanche sur papier, 44,8 × 31,2 cm
Zoug, Kunsthaus Zug, Stiftung Sammlung Kamm
Photo : © Kunsthaus Zug
Gustav Klimt (1862-1918) Poissons rouges [Goldfische], 1901-1902
Huile sur toile, 181 × 67 cm
Soleure, Kunstmuseum Solothurn, Dübi-Müller-Stiftung Photo : © SIK-ISEA, Zürich