“Éblouissant voyage par le Béjart Ballet Lausanne”. À l’unisson des 1300 spectateurs qui se sont succédés du 17 au 20 mars dernier au Cirque Royal de Bruxelles, la presse belge n’a pas tari d’éloges à l’adresse de la compagnie lausannoise et de son directeur artistique. “Depuis plus de dix ans, Gil Roman préserve et cultive sans relâche la rigueur de Béjart, que ce soit dans les ballets qu’il remonte ou ses propres créations, écrivait La Libre Belgique au lendemain de la Première, sous la plume de Stéphanie Bocart.La technique de sa trentaine de danseurs est impeccable, les ensembles parfaitement maîtrisés et synchronisés sans jamais figer l’interprétation.”
Présenté en première belge, Tous les hommes presque toujours s’imaginent, du directeur-chorégraphe a fait sensation. Le BBL était certes très attendu à Bruxelles depuis deux ans, venue reportée faute à la pandémie, mais ce ballet créé à l’Opéra de Lausanne en 2019 sur des musiques de John Zorn, ne laisse personne indifférent. “Avec Tous les hommes…, poursuit La Libre Belgique, Gil Roman ose sortir de l’ombre du maître: il explore le mouvement sous un jour nouveau, avec des pas et gestes très graphiques, angulaires, répétitifs ou, au contraire, très amples, sensuels…, s’affranchissant des codes béjartiens.”
“Au milieu de la scène s’érige un mur immaculé, rempart entre deux êtres, entre deux mondes, poursuit le grand quotidien francophone. On devine une naïade et un naufragé, magnifiquement interprétés par Jasmine Cammarota et Vito Pansini. Au rythme de Zorn jaillit toute l’excellence de la troupe.”
Ballet proposé au public sans “sous-titre” ou décodage, comme à l’accoutumée chez Gil Roman,Tous les hommes presque toujours s’imaginent s’affranchit du temps. S’appuyant sur l’œuvre plurielle du musicien new-yorkais, le chorégraphe compose un voyage autant physique que spirituel. Fantasmés ou réels, les protagonistes cherchent et se cherchent, se désirent et se rejettent. Il y a de l’amour dans Tous les hommes…, beaucoup d’amour et de sensualité qui donnent à rêver la possibilité d’un autre monde quand la douloureuse solitude des êtres abandonnés sur le rivage vient faire écho aux drames humains qui ne cessent de noircir la Une des médias ; de la Libye à l’Ukraine en passant par Lesbos ou le Liban. Pas de leçon, de morale, mais une évidence : Tous les hommes presque toujours s’imaginent porte en lui toute la complexité du monde et des êtres.
Place à Maurice Béjart, en deuxième partie. Avec 7 danses grecques tout d’abord, chorégraphié en 1983 sur des musiques de Mikis Theodorakis : un petit bijou dans un écrin de grâce, un ballet exigeant de ses interprètes la maîtrise parfaite de la technique classique et de l’énergie solaire (mention spéciale aux solistes Gabriel Arenas Ruiz et Wictor Hugo Pedroso). De l’émotion toujours, la puissance et la sensualité, encore : interprété par Elisabet Ros (et à deux reprises par le danseur étoile Italien Roberto Bolle),Boléro couronnait un programme ovationné debout par une salle électrique !
C’est désormais confirmé : BBL retrouvera la Belgique, le Stadsschouwburg de Anvers, du 25 au 27 mai 2023, plus de 10 ans après sa dernière apparition en Flandre. Mais dans l’immédiat, c’est à Lausanne qu’il se produira, dans les murs de son Plan_B, du 6 au 8 avril prochain. Manière de célébrer le retour du printemps, Gil Roman et sa compagnie proposent trois représentations exclusives dans l’intimité de leur studio lausannois. Deux œuvres au programme : Alors on danse… !, nouvelle proposition de Gil Roman, et Bye bye baby blackbird du chorégraphe néerlandais Joost Vrouenraets. Deux ballets créés en février dernier à l’Opéra de Lausanne.
BBL à Anvers Stadsschouwburg, 25 au 27 mai 2023 ;
ouverture de la location le 24 mars via gracialive.be
Informations complètes : bejart.ch