1968, l’année où le sport a fait sa révolution, est résumée en une photo que l’on retrouve sur les affiches, dans nos mémoires et dans l’Histoire. C’est l’une des photos les plus célèbres du 20e siècle : Tommie Smith et John Carlos debout sur le podium olympique après le sprint masculin de 200 mètres, écoutant l’hymne national américain avec leurs médailles autour du cou : tête penchée, poings serrés, gants noirs. Les sprinters ont fendu le ciel de Mexico d’un signe silencieux et pacifique symbolisant tout ce qui a brûlé et enflammé une époque.
Ailleurs qu’au Mexique : les manifestations de Mai 68 en France, le Vietnam, les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy, la révolution culturelle chinoise, les chars soviétiques à Prague, les Beatles en Inde.
À Mexico : sur la piste, les Jeux Olympiques, les protestations et les records surréalistes, télévisés dans le monde entier en couleur pour la toute première fois, et le flop de Fosbury qui a définitivement relevé la barre.
Un demi-siècle plus tard, le documentaire d’Emanuela Audisio reconstitue ces jeux révolutionnaires et raconte comment ils ont changé la conscience politique à l’égard du sport, ainsi que son développement technique et technologique ; des sports qui ne rapportaient pas beaucoup d’argent mais dont les champions se sont battus et essayé de changer le monde. C’est comme si l’agitation politique et sociale qui secouait le monde d’alors faisait couler l’adrénaline dans les veines des athlètes.
Voyage dans la vie de ces champions – qui ont incité au changement, à la liberté et à la justice dans l’enceinte sacrée des cinq cercles, à Mexico, en 1968.
Proposé par l’unité des films documentaires – Steven Artels, Frédéric Pfyffer et Laurent Huguenin-Elie
