Un attentat dramatique au Yemen tue l’actuel Président du HICH, un organisme humanitaire solidement implanté dans la ville du bout du lac. A Genève, un homme de l’ombre, puissant, aux relations parfois obscures propose le poste de Présidente à une universitaire qu’il estime facile, dans un second temps, de manipuler afin de faire valoir ses propres intérêts et l’aider ainsi à camoufler d’atroces secrets. Le mécanisme s’emballe, les pièces d’un puzzle tragique s’imbriquent. Le monde feutré de l’humanitaire international laisse place à des manipulations diverses, parfois même sanglantes.
Ouvertement sombre, « cellule de crise » ne laisse pas beaucoup de doute sur le nombre incroyable de pièges qu’il faut impérativement tenter d’échapper afin de ne pas sombrer. L’épisode 1 est clairement le moins abouti des six, il faut impérativement surmonter l’impression première puisque les enjeux sont dévoilés peu à peu, l’ambition du réalisateur Jacob Berger s’étire tout le long de la saison avec une précision toute helvétique. On sourit ici et là des sous-entendus (le personnage de Jean François Balmer en grand patron corrompu du football mondial réfugié dans un immense chalet dans son Valais natal en est une belle démonstration), d’une Genève qui se résume aux immenses villas avec vue sur le lac et aux appartements discrets de la vieille-ville (avec vue sur le jet d’eau, comme il se doit). Une Genève de carte postale. Qu’importe, « cellule de crise » est une série ambitieuse, beaucoup plus réussie que l’épisode pilote permettant à André Dussollier, une nouvelle fois, d’être parfait dans un jeu d’une ambiguïté inouïe. Isabelle Caillat, en Présidente propulsée au cœur d’un conflit aux méandres complexes, reste et demeure l’excellente surprise de cette saison 1.
Évidemment, on peut espérer retrouver ces personnages troubles pour une redite. Le rendez-vous est pris.
Tous les jeudis sur RTS 1, 21h15