Richard Altman, juge droit et respecté, voit sa vie basculer lorsque son fils Lucas commet un délit de fuite en laissant un motard pour mort. Richard pousse son fils à se dénoncer, mais se rend compte que la victime n’est autre que le fils d’un puissant mafieux et que Lucas signerait son arrêt de mort en se livrant aux autorités. Prêt à tout pour sauver son fils, le juge va renier tous ses idéaux, mettre le doigt dans un engrenage infernal et entamer une réelle descente aux enfers…
On va rapidement occulter la participation anecdotique de l’ogre Depardieu qui ici fait une courte figuration pour se préoccuper des deux excellentes raisons de suivre cette production du groupe Tf1. Kad Merad a prouvé depuis plusieurs années qu’il n’a jamais été aussi bon que dans des rôles sérieux. Ici il y est un juge dit impartial, un incorruptible qui, pour sauver la tête de son rejeton va occulter une vie entière de droiture. Merad y est excellent car le rôle nécessite mille émotions qu’il réussit à transmettre sans laisser apparaître, du moins en public, les évidentes failles de son existence. A peine remis du suicide de son épouse, le juge va s’enfoncer dans l’ignominie pour sauver son fils.
L’actrice Zabou Breitman en commissaire de police en charge de l’enquête impressionne en demeurant forte, précise et incisive sur un dossier visiblement lourd de conséquence. Les dégâts collatéraux sont nombreux et tortueux. Le reste du casting est excellent avec Aure Atika (l’épouse du parrain et mère du motard), Nicholas Duvauchelle (bon copain du juge et aide providentielle pour arranger les sales coups), Eye Haïdara (elle aussi excellente) en avocate pugnace tandis que Rod Paradot a sans doute le rôle le plus complexe en incarnant le fils du juge. Coupable, constamment auteur d’une connerie supplantant une autre, il crispe beaucoup le spectateur que nous sommes. Cela dit, il tente de s’en sortir, pas toujours aidé par des scènes à jouer parfois absurdes.
Enfin, il n’est pas utile de comparer ce remake franco-français de l’excellente version US Your Honour avec le toujours impeccable Bryan Cranston (« Breaking Bad », pardon du peu) dans le rôle principal et le formidable Michael Sthulbarg en caïd retord . Cela dit, la mini-série tricolore de six épisodes proposée en avant-première par la RTS se dévore très facilement et fort agréablement jusqu’a un final percutant, totalement amoral, pas exactement dans le style de la plus grande chaine de TV européenne. Visiblement l’audace paie.
A suivre sur notre chaine nationale très prochainement, n’hésitez pas !
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