Né en 1946 dans le protectorat britannique de Zanzibar, il est l’unique fils d’un couple de fonctionnaires, membres de la communauté Pârsi dont les ancêtres perses vivaient dans l’actuelle Iran moderne, son peuple ayant fui la conquête arabo-islamique. Lors d’études en Inde chez sa tante, fort formatrice, le jeune Freddie (né Farrokh Bulsara) intègre en tant que pianiste son premier groupe de musique avec succès. Le garçon a un talent déjà perceptible et avec ses copains du lycée ils reprennent avec fougue les standards de la fin des années 50. Après un rapide retour à Zanzibar, écourté par une révolution poussant ses parents de s’exiler pour le Royaume-Uni, le désormais adolescent découvre avec stupéfaction l’électrique Jimi Hendrix et les mélodies pop des Beatles. Freddie est un bon étudiant, appliqué, encore timoré mais déjà fortement imprégné par la perspective de monter sur scène. Autodidacte, gourmand de la vie qui s’offre à lui, assurément bisexuel, il entreprend de créer, en parallèle de ses études qu’il s’ingénie à admirablement réussir par respect pour ses parents, une ligne de vêtements et griffonne même de petites bandes-dessinés qu’il propose à des journaux Londonien. Fin des années 60, par le biais d’un ami il rencontre pour la première fois un duo de copains, Brian May et Roger Taylor alors à la tête d’un petit groupe totalement obscure se produisant ici et là à la demande pour quelques pintes de bières et quelques billets. La légende ici se créé découlant rapidement sur la formation d’un groupe, sans doute, après la rupture des fab four The Beatles, le plus célèbre au monde et ce sans discontinuer durant vingt années.
God save the Queen !
1970, Farrokh devient définitivement Freddie et créé de toutes pièces Queen avec ses nouveaux meilleurs copains tout en entamant une relation amoureuse avec Mary qu’il rencontre dans un magasin de vêtements. Au début du groupe, les affaires ne sont pas très bonnes et le duo May/Taylor se proposent pour tenter de vendre sur des marchés les créations de leur chanteur. Suite au départ d’un bassiste pas convaincu de l’avenir de la formation, John Deacon rejoint le trio et forme alors un quatuor sous sa forme définitive. Les membres passent le plus clair de leur temps à composer des chansons pop pour convaincre des maisons de disques de leur avenir. En 1973, en même temps que la commercialisation du premier album, Freddie demande officiellement en mariage son amoureuse Mary. Le couple s’installe ensemble sans jamais concrétiser ce vœu. Le triomphe arrive avec Bohemian Rhapsody, un titre improbable que le groupe impose à la maison de disque en 45 tours. Composé par Freddie Mercury, ce chef d’œuvre définitif démontre, si besoin était, l’exceptionnel tessiture vocale de son chanteur en abordant plusieurs styles musicaux réunis ici sur 6 petites minutes. Numéro 1 des charts britanniques durant de nombreuses semaines, ce titre confirme et rétrospectivement condamne Freddie Mercury a abordé désormais sa propre existence comme un opéra à la fois joyeux et souvent d’une profonde solitude. Épris de Mary, il lui avoue sa bisexualité puis, lentement, la délaisse pour vivre sa propre existence selon ses propres codes. Début 1980, la star se coupe les cheveux, se laisse pousser une large moustache suivant à la lettre une mode lancée par une certaine communauté homosexuelle tout en refusant adroitement de sortir du placard. En interview, il élude le sujet, pourtant sa prestation en travesti dans le célèbre clip issu du single I want to break freeextrait de l’album the worksne laisse pas grand doute sur son orientation. Le triomphe mondial du disque puis de la tournée éponyme laisse pourtant des séquelles parmi les membres. Il a besoin de se retrouver, se réfugie à Munich afin de travailler sur un projet solo tout en s’adonnant avec une frénésie dangereuse à ses principes : sex, drugs & rock n’roll.
Article et photos à retrouver dans l’édition automne 2021 de LE MAGAZINE