Doyen américain des designers graphic, il a mis son talent au service des causes qu’il défendait. Son arme ? Le graphisme comme instrument de changement social. Il a imaginé les identités visuelles parmi les plus influentes du XXe siècle comme le poster de Bob Dylan inspiré par l’autoportrait de profil de Marcel Duchamp. Le nez aquilin du chanteur se détachant en noir sur fond blanc tandis que sa crinière léonesque se pare de couleurs psychédéliques. Six millions de copies plus tard, il reste parmi les posters les plus vendus et fait partie intégrante de l’exposition permanente du MoMA.
1977, New York tente de s’extirper de l’ornière de la pauvreté et de l’engrenage de la violence. Le département du commerce souhaite alors rassembler les new-yorkais autour d’un symbole positif et veut construire une image dynamique, rassurante et trendy de la Grosse Pomme. Le pitch est lancé. En quelques coups de crayon à l’arrière d’un taxi jaune, Milton Glaser empile trois lettres noires et un cœur rouge. L’icône est née. En 2011 il dira, « la forme et le contenu étaient unis d’une manière qui ne pouvait pas être démontée”.
Le logo a probablement joué son rôle dans le virage à 180° que connu New York, mais l’artiste ne s’est jamais fait payé pour un projet qu’il considérait comme un devoir civique.
Premier croquis ©MoMA 1977
