Affectueusement surnommé tonton par une presse complètement assujettis aux injonctions du monarque, le Président a régné avec une poigne d’acier en s’évertuant à faire mentir les craintes des parties traditionnalistes bourgeois considérant dangereux l’alliance passée avec le PC. Dame, au début des années 80 le communisme ne sous-entendait en aucune manière une quelconque raison d’espérer un avenir meilleur. L’étau était diaboliquement resserré sur des peuples comprimés, la chute du mur de Berlin semblait une perspective irréalisable, certains pays de l’Est vivaient sous une vraie terreur dictatoriale. Le candidat du PS, fin stratège, a fait le nécessaire pour assécher les voix communistes en promettant une politique de rigueur avant de complètement s’adonner à un capitalisme frénétique. Les années 80 furent surtout les années fric. Revenons tout d’abord sur les zones grises d’une incarnation d’une vie française. François Mitterrand, à bien des égards, fut un personnage littéraire, un homme aux contours parfois obscures, d’une férocité définitive quand il fallait défendre son pré carré. Il reste cependant un homme d’état sans grande concurrence nonobstant la sympathie générée par son successeur d’alors, feu le Président Chirac.
L’ombre du maréchal
Il y a toujours eu une indiscutable vérité « officielle » autour du passé du jeune homme durant les années noires de la seconde guerre mondiale. Soldat blessé à Verdun, prisonnier dans un stalag en Allemagne d’où il s’évada pour rejoindre Jarnac, sa ville natale en Charente puis son engagement sans faille dans la résistance avant, suprême distinction, sa rencontre avec le Général de Gaulles en décembre 1943. Le soldat Mitterrand fut un héros de guerre, fermez les guillemets. Dans les rangs politique, alors que l’ancien trouffion a pris du galon et est devenu un opposant au gouvernement en place, « l’omerta » était respecté jadis. De vilaines blessures ne devaient en aucun cas être rouvertes. Pourtant, à bien plaire, avant le maquis, le jeune homme a frayé avec le gouvernement vichyste, est devenu ami avec René Bousquet, secrétaire général de la police du maréchal Pétain. Celui-ci, coupable d’avoir fomenté avec le règne millénaire promis par l’effroyable Hitler, rencontra le jeune homme de 24 ans, pétainiste convaincu avant de rejoindre la résistance. Reste que le secret fut gardé de nombreuses décennies.
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