Chroniqueur sur France Inter, le trublion noctambule Frédéric Beigbeder a foiré une matinale. Balbutiant au micro, sans texte ni idée à défendre, l’écrivain s’est enlisé dans les méandres du je m’en foutisme en se pointant à son rendez-vous matinal, devant le micro, la bouche pâteuse, l’élocution hésitante. Il fut viré. Libre de toute obligation et persuadé qu’une excellente opportunité de coup marketing se profilait, il a imaginé son nouveau roman, un monde meilleur, dans lequel le ricanement, le rire moqueur serait désormais vulgaire tout en réglant quelques comptes avec ceux n’ayant pas décemment compris l’immensité de son œuvre. De fait, son livre est à minima caustique permettant à son double littéraire, Octave, de revenir des tréfonds titiller la bonne conscience de gauche de la 1èreradio tricolore. Pamphlet, farce énorme, essai potache, Beigbeder s’amuse à brouiller les pistes en s’essayant à l’autodérision désespérée. Depuis, le bad buzz Gabriel Matzneff a écorné la légèreté de l’écrivain coupable, jadis, d’une complaisance préoccupante. Cela dit, « L’homme qui pleure de rire » reste et demeure un bon moment de lecture.
L’homme qui pleure de rire Éditions Grasset
